Je n'ai pas pu dessiner autant que j'aurais voulu, en bonne partie pour des raisons de grosses chaleurs.
Je me suis un peu rattrapé cette semaine.
Poscas sur A3 blanc, et sur papier kraft A4.
Parce que je me sens parfois un peu couillon de mitrailler de photos des animaux en cage, je les dessine.
Cette fois-là, j'avais tenté une aquarelle, sur le vif, accroupi au pied de l'espace des Orangs-outans. Un individu mâle qui semblait s'ennuyer à mourir devant les grimaces des enfants, me remarqua.
Il s'est approché, s'est penché un bon moment contre la vitre où j'étais moi-même appuyé pour mieux voir ce que je pouvais bien fabriquer. A la vue de son portrait, il a réagi par une intense concentration et des gestes que je traduis comme de l'étonnement, avant de s'éloigner à nouveau, quand la foule s'est faite trop dense autour de nous, indifférent à nouveau.
Mais le moment magique a bien eu lieu !
Quel contraste avec le vieux mâle Chimpanzé que j'ai portraité il y a 3 jours, et avec qui j'ai vainement tenté de reproduire l'expérience : Lui s'en fichait... royal.
Alors depuis, j'avoue, je rêve de dessiner des orangs-outans, longuement, pour tenter de prolonger cette merveilleuse sensation d'interagir plus longuement avec une espèce-sœur.
On peut prendre 1000 photos sans vraiment regarder ce qu'on prend. Mais RIEN de ce qu'on aura reporté sur le papier, dessiné ou peint, n'aura pas été au préalable VU et REGARDÉ.
Le premier outil du dessinateur, bien plus que sa main ou l'outil qui le prolonge, c'est son œil.
J'ai retrouvé le dessin :
Celui-là, date d'il y a 5 ans.
La plaine de Serengetti et ses lions, reconstituée au Zoo de Beauval.
Je viens de remettre la main dessus dans le même carnet ou figurait l'Orang-outan montré juste avant.