Nous y voilà.
Samy Nacery, Lórant Deutsch, sont parmi les premières personnalités à s'exprimer publiquement pour condamner la une de Charlie :
"Ne touchons pas à la religion". "Charlie a tort de remettre de l'huile sur le feu".
Le but de la page Facebook "Still Charlie" est de réaffirmer une petite chose précieuse, que nous autres - "dessinateurs de petits miquets de France" - avons sans doute considéré un peu vite comme acquise.
La fonction de cette page est de se réapproprier un droit : Celui de dessiner librement. D'en discuter, d'en débattre éventuellement. Mais de dessiner librement.
Réaffirmer le droit en ce pays de ne pas se faire interdire "de fait" certains thèmes, sujets, styles, angles, ou tout ce que l'imagination des puissants soufflera à l'esprit du plus grand nombre, pour justifier de limiter notre droit à nous moquer d'eux.
Still Charlie remercie déjà les premiers confrères qui ont accepté d'essuyer les plâtres, et d'être les premiers "rigolos" à associer leur personnage de BD favori, avec la une de Luz.
Thierry Martin :
Rien n'est jamais "acquis".
Surtout pas la compréhension du plus grand nombre envers notre métier.
Cet appel n'est pas restrictif. Il vaut pour le dessinateur de presse politisé, pour le dessinateur de comics, pour la jeune blogeuse, pour l'auteur BD intello, ou pour l'éternel aspirant-gribouilleur.
André-Philippe Côté :
Depuis les journaux l'Assiette au Beurre, Charivari, Hara-Kiri, Charlie Hebdo, Siné Mensuel, et quelques centaines d'autres, la tradition du dessin satirique est une manière de questionner, d'interroger nos frères et soeurs humains.
Herlé/Corteggiani :
Notre rôle (dessinateurs), c'est d'être des crayons. Si possible avec des cerveaux derrière, des coeurs... voire (pardonnez - mesdemoiselles et messieurs - la brusque rupture de ton), une paire de balloches solidement attachées.
Sonaran :
- Au meilleur de nous, quand tout ça est rassemblé, ça donne du Charb, du Riss, du Tignous, du Pétillon, du Honoré, du Willem, du Luz, du Mix & Remix, du Geluck, du Plantu, du Ranson, du Boucq, du Tardi...
André-Philippe Côté :
- Déjà, il y a 50 ans, c'était Gébé, Fred, Faizant, Cabu, Wolinski, Cavanna, Choron, Delfeil de Ton, Siné, Ron Cobb, Bosc, Mordillo, Quino, Jules Feiffer, Gotlib, Crumb, Brétecher, Sempé, Steadman, Searle, Sorel, Effel,Tim, Cardon, Dubout...
François Corteggiani :
- Il y a 100 ans, c'était Jossot, Léandre, Poulbot, Caran d'Ache, Camara, Grandjouan, Villemot, Toulouse Lautrec, Gus Bofa, Heinrich Kley, Radiguet, Braun, Malteste, Naudin, Müller, Kirschner, d'Ostoya, Vadasz, Juan Gris, Ibels, Pascin, Kubin...
Thierry Martin :
- Avant encore, c'était Daumier, Grandville, Gustave Doré, Robida, Traviès, Job, Forest (rien à voir), Huart, Philippon, Pruche, Traviès, Bouquet, Charlet, Adam, Bellanger, Decamps, Monnier, Campbell, Green Bush James Gillray, Töpffer, Busch, les frères Carrache, Vasari, De Vinci, Brueghel, Bosch, Pauson (cité par Aristophane), des caricatures des puissants trouvées sur les murailles de Pompéï ou Herculanum, sur des papyrus de l'Egypte Ancienne, ou ces personnages à tête de singe sur les poteries gauloises...
François Corteggiani :
Pour que ça puisse continuer, cette page sollicite la participation des dessinateurs professionnels (Presse, BD, illustration, graphisme, etc...).
Je vous invite à mettre en scène cette une (désormais officiellement historique, quoi qu'on en pense) de Luz, et de la poster sur la page "Still Charlie". Merci de ne pas y déverser de haine (on est complet ces temps-ci).
En lieu et place (et ne soyez pas timide) :
Votre imagination.
Votre coeur.
Votre courage.
Votre joie.
Votre colère.
Votre détermination.
C'est ainsi que les gens nous aiment.
Dessiner n'est pas un acte de guerre.
Dessiner est notre métier.
Il nous sert à aller vers l'autre quand la parole ne suffit pas, ou n'est pas permise.
Un petit dessin de vous, posté sur cette page, équivaudra à signer cette déclaration.
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