Moi ? Fier ?
Oui, un peu.
En attendant, voici un petit "Work In Progress" (ou"WIP", comme on dit) de la page-titre.
Pour commencer, j'avais envie (une fois de plus) de prendre exemple sur notre saint-patron, le fabuleux Will Eisner (1917-2005), qui a montré la voie de l'efficacité avec ses fameuses aventures hebdomadaires de son héros : Le Spirit. Une action ramassée, des villes-personnages, un noir et blanc soigné, et des trouvailles graphiques constantes sur la case, la narration, le son, etc.
Efficacité narrative : Ramasser une histoire, un retournement et une fin, le tout en seulement 7 pages. Voilà le credo d'Eisner sur le Spirit. Pour ce faire, il utilisait la première page pour poser un titre (imbriqué dans le décor, sa grande marque de fabrique), une ambiance, et le début de l'histoire.
Efficacité visuelle : De John Byrne (Iron Fist, X-Men, Fantastic-Four) à Frank Miller (Daredevil) ou Gene Colan ( Daredevil, Dracula, Batman), nombreux sont ceux qui reprendront ce "tic", pour rendre un effet très agréable, de fusionner lettre et dessin en une seule et même matière au service de l'histoire (mais n'est-ce pas là la meilleure définition de la bande dessinée ?).
Je vous épargne les premières versions de cette page-titre (flemme de les scanner), pour vous montrer le gribouillis final (sur A4), qui sera à la base de la page définitive :
Dans cette première version, j'avais envisagé d'incruster les cases 2 et 3 dans la silhouette de cette tour d'une brasserie Kronenbourg désaffectée (Quartier Saint-Hélier à Rennes, actuellement en réfection).
Mais j'ai changé d'avis pour une question de lisibilité des images, et
le fait que j'aime, en voyant la structure creuse de cette construction,
qu'on ait une sensation de vertige. Ainsi, le personnage est désormais
encerclé par la nuit.
Alors on erre quelques heures, la nuit à Rennes, avec son appareil photo. Croisant les regards circonspects des noctambules (j'ai plus une tête de membre des RG que d'artiste) , et on essaie de prendre les angles, saisir les lumières, qu'on retrouvera au final :
Il était temps que je vienne prendre cette ancienne brasserie du quartier Saint-Hélier (proche Gare), car elle est actuellement à l'état de chrysalide, sous les échafaudages qui la laisseront transformée lorsqu'ils seront enlevés.
Ambiance polar à la Tardi, ou fantastique à la Wrigthson, pour cette zone de voies ferrées.
Le balast, la rouille, les herbes folles, la lumière digne d'un plateau de cinéma... et PAS UN CHAT !
Le balast, la rouille, les herbes folles, la lumière digne d'un plateau de cinéma... et PAS UN CHAT !
Inspirant, non ?
Voici l'encrage et les textes (ajoutés sur Photoshop, en même temps que les bulles, pour pouvoir les repositionner à volonté).
Rien d'autre à dire sur cette étape, tellement pour moi, c'est l'étape du crayonné qui retient le plus mon attention, et que (presque) toutes les décisions sont prises. Le reste (encrage, couleur), ne sont que des moyens d'aboutir, recadrer, disposer, tout ce qui va permettre d'y contribuer.
Idem pour la couleur.
J'aime les tons verts, la couleur du fantastique. Un peu organique, marécageuse et macabre.
Idéale pour contrebalancer les oranges tirant sur le gris, de mes nuits rennaises. Plus on est près du sol, plus on est orange. Plus on s'élève, plus le vent fraîchit, et la silhouette orange de Fox-Boy se détache,éclairée depuis les lampadaires.
Et puisqu'on marque ici une entrée dans le journal de Rahan, SuperMatou et autres Corto Maltese, on baisse la tête, on salue le propriétaire, par une affiche clin d'œil à Pif !
La suite de l'histoire, chez votre marchand de journaux !
Et bien voilà, grâce à cette lecture du matin je viens de me commander les 6 Super Pif pour apprécier les multiples éditions de Fox Boy dans toutes leur singularité! ^_^ On est fan où on ne l'est pas! A bientôt j'espère, Laurent. Très bonnes fêtes de fin d'année. John (A crazy Fox-Boy Groupie)
RépondreSupprimer