Une planche. Parce que ça fait longtemps.
Sofiane : Bonjour Laurent. Au vu de la somme de travail mise dans Troisième Souffle, prévois-tu pour de prochains albums de Fox-Boy de collaborer avec des encreurs et coloristes?
Moi : Alors non, car j'aime faire la couleur. La réaliser fait partie de mon travail qui est de raconter une histoire. Aussi parce que je serais bien trop pénible avec des collaborateurs. Je pense la planche en couleur. C'est à dire que quand je dessine, je sais quand m'arrêter, pour laisser la couleur mettre ce qu'il manque. Ici, la quasi monochromie (bleue) apporte la bande sonore (un silence, ou une note tenue, un bruit sourd de moteur, le vent glacial, etc.).
Les flous donnent l'humidité de l'air (comme la buée autour des bouches des marins case 2). Le grain de la lumière en haut de la case 3 donnent une humidité glaciale. La lumière n'est pas jaune (couleur chaude) mais bleutée (couleur froide). Tout doit aller dans le même sens. Parcimonie et lisibilité, malgré la nuit, conduisent toutes mes décisions.
Bref, de l'encrage, au lettrage, à la couleur, aux flous, TOUT me sert à affiner le récit, l'ambiance, la narration, la température, la "musique du film".
Alors, et même si j'en avais les moyens, je ne confierai ça à personne.
J'ajoute le noir et blanc. Toujours intéressant de voir la planche "brute", et le dessin seul :
Couleur seule :
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