MARNEY le Renard arrive en France. Attention : pépite !!!
Ne
vous fiez pas à ses faux-airs de héros un peu niaisou pour film Disney : Marney est un
survival dur, réaliste, et sans concessions de 230 planches en noir et
blanc.
Jugez-en
: Dès la page 2, la mère du renardeau est flinguée par le brave paysan
qu'elle était venue prélever d'une poule pour nourrir sa portée. Et on
la voit se traîner agonisante jusqu'au terrier, où tous ses petits vont
vite la rejoindre dans la mort. Tous ?
Non ! UN petit "nuisible" à échappé par miracle au massacre.
Page 3 (et les 227 suivantes), Marney est seul, affamé, glacé et terrifié. Ambiance.
Réalisation en cours :
Une des choses que j'aime en peinture directe, c'est quand on peut isoler des petites zones, des "moments", qui deviennent donc abstraits, et que les contrastes, les agencements, les mouvements... fonctionnent par eux-même. Peinture projetée, trace de crayonnés, coup de pinceaux. Quelque chose de vivant, quoi !
La bête, maquettée :
Ma maquette pour l'édition limitée et toilée (orange, comme Fox-Boy, évidemment !) :
Si la campagne de financement aboutit, Marney a vocation à exister en librairie (on croise les doigts, évidemment) dans sa version classique.
Car plus que jamais en cette période de péril écologique, c'est une œuvre important à faire connaître auprès d'un large public. Avec le loup et l'ours (autres mal aimés), le renard incarne LA menace à éradiquer (il figure toujours sur la liste des nuisibles), en dépit de son rôle de régulateur écologique et de garant de nos écosystèmes.
Ci-dessous : ma maquette pour l'édition française, d'après la couverture anglaise.
Pas
mal de choses me gênaient dans la couverture anglaise : le titre, peu lisible (et un peu ringard,
pardon). Orange sur orange, ça ne marchait pas. De plus, un fond bleu,
froid, rappelle le danger permanent. Ici, Marney a l'air aux aguets.
Dans la version originale, Marney évoque un chien qui attendrait son
maître, lors d'une cueillette aux champignons.
De plus, l'ombre portée au sol d'un chasseur ne colle pas avec les dimensions supposées d'un homme en pied (où c'est un nain qui chasse...).
De plus, l'ombre portée au sol d'un chasseur ne colle pas avec les dimensions supposées d'un homme en pied (où c'est un nain qui chasse...).
Bref, il fallait moderniser graphiquement et redonner l'essence du récit par la couverture.
Puisque publier Marney chez nous est un événement personnel important (lire plus bas), j'ai sorti le grand format, les pinceaux et les tubes de peinture pour l'occasion.
Parue en Angleterre entre 1974 et 1976 dans le magazine Buster (comme un certain Homme-Léopard, dont je vous reparlerai dans les mois à venir) cette série à nulle autre pareille est parue en France au début des années 1980. Enfant, j'ai pu lire en lire quelques épisodes, mi horrifié, mi fasciné par les dessins si expressifs et détaillés, dans les pages du petit format Bengali :
Marney, en couverture de Buster (1974).
Version française (couverture redessinée) :
À côté d'autres madeleines de la même époque (type Goldorak ou l'Araignée), Marney est un souvenir important et fondateur de l'enfance. J'y vois même une source indirecte de Fox-Boy.
Outre cette couverture réservée à l'édition limitée de la campagne de financement de sa traduction/édition en un volume chez nous, je compte consacrer à Marney une analyse où je m'étendrai sur le dessin, le contexte de l'histoire et écologique.
Merci Laurent pour cet excellent article, et qui me permet au passage, pour moi le futur acquéreur de cette BD avec cette magnifique couverture collector variante d'avoir l'impression de participer en quelque sorte à ce "making of".
RépondreSupprimerUn grand merci. :)