En l'occurence, il s'agit une image de Fox-Boy, de plain pied, faite au Posca sur papier Canson noir format A3 (29,7 x 42 cm). Une version plus mystérieuse et sauvage (nature, ligne de forêt, et pleine lune).
Parce que ça fait un certain temps que je ne vous avais proposé ici que des images promotionnelles, c'est-à-dire des planches détournées de Fox-Boy 2 en guise de compte à rebours de la sortie de l'album, ou des images de commandes pour la Paris Comics Expo. Maintenant que l'album est arrivé, je ne me prive pas du plaisir de retrouver un peu de didactique ici.
Car l'intérêt d'un blog d'auteur, c'est quand même de voir comment il crée.
Prenons le temps de montrer une image terminée, et les photos prises lors de quelques étapes de sa réalisation. L'exécution complète de l'image a pris environ une heure, de feuille vierge, jusqu'à la fin.
On commence par l'image terminée (on la retrouvera en plus grand à la fin) :
1 - D'abord, la silhouette est esquissée au centre, avec suffisamment d'espace autour d'elle
pour qu'elle ne soit pas enfermée dans le décor. Trop près des bords,
Fox-Boy donnerait la sensation d'être en cage, restreint dans ses
mouvements, comme un homme dans un studio de 4m². On a de la place, laissons-lui y être à l'aise (important, ça).
Déjà,
je commence à souffler sur mes Poscas pour projeter de la peinture
autour, comme un aérographe. Pour être à l'aise, protégez votre plan de
travail - la table familiale en ce qui me concerne - avec une grande
feuille de journal. Car il faut se sentir à l'aise en créant, en prise
avec les couleurs, les formes, sans se soucier de ne pas faire de tâches
au-delà de la feuille. L'ambiance est importante. Moi, je travaille en
musique, raccord avec l'esprit dans lequel je souhaite être, et l'esprit
de l'image.
Le
crayonné est fait au crayon blanc. L'avantage est qu'on l'efface au
doigt humide, si on veut changer la position ou corriger l'anatomie.
2 - Je continue avec du orange (Posca Large, là aussi). Forcément, je perds mon crayonné au fur et à mesure que le peinture le recouvre, mais je sais nager, et peux lâcher le bord de la piscine. On n'a pas peur. Je "souffle" du bleu, et un peu de marron dans le fond. Ajoutés au rouge, ma nuit se "violace" :
3 - Pour faire la pleine lune, un rond coupé au cutter (j'ai utilisé le couvercle de ma boîte de café instantané), puis grossièrement calfeutré la tête de Foxy avec les chutes. Je ne me prends pas la tête, c'est lors des finitions que je rendrai certains contours plus nets. Ce que j'aime c'est quand ça va VITE ! Et puis je souffle sur mon Posca jaune, jusqu'à obtenir la densité recherchée.
Astuce : Pour fluidifier la peinture, je trempe la pointe une demie seconde dans un verre d'eau.
Je termine avec un peu de blanc, dans la zone qui jouxte la tête de Foxy : Le contraste avec le noir de sa tête n'en sera que plus fort, et l'œil du spectateur ira droit dans cette zone :
4 - Voilà le résultat. Ça commence à ressemble à quelque chose.
5 - À ce stade, j'ai besoin de retrouver mon personnage. Alors j'affine son visage avec un posca noir. Là aussi, je fonctionne par petit coup de crayon, que j'étale au doigt dans la seconde, vers la direction où je veux voir se fondre le noir en dégradé :
6 - Une tonne de petits zigouigouis, rajouts de couleurs, corrections d'anatomie, de lumière, et on a l'image terminée !
Détails :
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