Voici une planche de Fox-Boy, qui figurera dans l'histoire principale du tome 2 "Angle Mort", à paraître début 2016.
J'en ai montré la version encrée, hier sur Facebook, la voici colorisée.
Au passage (et comme à chaque fois, on ne se refait pas), de micro-changements (placement de bulles, dialogue, encrage...) sur la version noir et blanc par rapport à celle montrée hier. Souvent la couleur attire l'attention sur de menus aménagements à apporter, que le seul noir et blanc ne laisse pas encore voir.
Un exemple.
Les bulles-pensée de Pol (forme rectangulaire).
Celle de la case 6 : "Vertes. Comme des aurores bo..." est à cheval sur la case suivante. Je fais souvent ça pour amener naturellement l'oeil du lecteur à la case suivante, et fluidifier la lecture d'une idée à l'autre (en bleu).
En noir et blanc, ça fonctionnait globalement bien.
Mais une fois en couleur, le fait que les pensées de Pol soit "codées" en vert, cette bulle laissée à la même place, mettait en évidence qu'elle formait un triangle avec deux autres bulles-pensées vertes, dans la toute dernière case de la planche, juste en dessous, et éloignait le lecteur de la case suivante (la 7).
Déplacer ces deux dernières "bulles-pensées" vers la gauche de la dernière case horizontale résoudra ce souci (en rouge).
D'où l'avantage d'être seul aux manettes d'un album : Plus simple de corriger directement que d'avoir à demander aux dessinateur, voire de laisser tomber.
Des "pétouilles" comme ça, il y en a parfois 10, 20, ou plus par page, suivant sa complexité.
Pour terminer, la même planche, avec 2 "chemins de l'oeil".
En bleu, le "chemin des bulles" (celui que l'oeil doit suivre pour suivre les dialogues, pensées ou commentaires, dans le bon ordre).
En rouge, "le chemin du dessin". Celui qu'idéalement, l'oeil du lecteur suivra en même temps pour lui donner les informations qui compléteront ce que "disent" les textes.
Tout comme le son d'un film doit suivre ses images, il faut une synchronicité entre ce qu'on veut montrer, et ce qu'on veut faire lire au lecteur.
Ces deux chemins auront donc une bonne part de route commune, et se superposeront même parfois.
C'est ça, pour moi, la BD : un mariage entre dessin et texte, où chacun peut parfois prendre un peu la place de l'autre, pour se confondre plus ou moins en une seule et même chose : de l'émotion, une idée, des indices...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Un blog sert à partager. Vous êtes chez vous.